Les piliers d'un village : La Racine

L'espace d'un instant, le regard sombre de Sasuke parcourut la pièce. Non qu'il ne sut l'issue exact du prompt combat qui venait de se dérouler, simplement il laissait s'écouler en lui le flot de souvenirs liés à ces lieux. Cette salle de cours était point pour point identique à celle qu'elle était lorsqu'il suivait encore les cours d'Iruka Sensei, à l'académie. Cette salle, où il passait des heures à rêver qu'un jour, son grand frère serait fier de lui, cette salle où il avait tant brillé pour plaire à un père qui n'avait d'yeux que pour son aîné. Sasuke comprenait seulement à présent le génie de son frère... pleinement. Il connaissait enfin la vérité sur les sacrifices que le meilleur des Uchiha avait eu à consentir. Encore, son cadet se demandait s'il aurait eu la force, dans le rôle d'Itachi, de se plier à la volonté de son village et de respecter son allégeance jusqu'au bout.
Le bandeau qui s'était détaché de son front, à l'issue de son ultime combat contre Naruto, fournissait une réponse claire à ce questionnement silencieux. La feuille rayée de Konoha, symbole d'une volonté qui n'était plus sienne. En un sens, il ne pouvait regretter ce choix, puisqu'Itachi avait été manipulé et subi la pire des blessures. D'un autre côté, lui était allé jusqu'au bout.
Aux prises avec ses tourments intérieurs, la voix d'Erina résonna dans la tête de Sasuke. Elle avait rencontré Hinata... un retard de plus, mais comment lui en vouloir ? Elle avait été la seule à toujours le comprendre, comme il l'avait fait pour elle. La marque d'Orochimaru les avait désignés comme ne faisant qu'un et, c'était un fait, privé de sa coéquipière le jeune Uchiha n'était plus si assuré qu'à l'accoutumée. Principalement car il s'inquiétait pour elle, bien qu'il fût le premier à savoir qu'elle était une combattante hors du commun ; ensuite, leur combat d'équipe était l'un des meilleurs qui soient, et aucun de ceux qui avaient croisé la route de Taka ne pouvait contredire cette affirmation.

Sasuke avança au milieu du carnage qui s'étendait dans la principale salle de cours de l'académie. Une cinquantaine de ninjas gisaient, immobiles, sur le plancher de bois. Comme à l'accoutumée, il n'avait pas frappé les points vitaux ; sa faiblesse, disait Orochimaru. Or le serpent perverti s'était rapidement vu dépassé par ses disciples favoris et ne pouvait de fait contredire leur façon d'agir. Eux ne tuaient pas par plaisir, et s'il y avait là une différence, peu importait : l'issue des combats sélectionnait toujours gagnants et perdants, ceux appartenant au second groupe n'étant plus en mesure d'empêcher les gagnants d'accomplir leur dessein.
Repoussant la tenture qui menait au couloir, Sasuke s'avisa qu'aucun bruit ne faisait écho dans tout le bâtiment. Au-dehors, Pain était déjà à l'oeuvre, cela ne faisait que confirmer que tout se déroulait comme prévu. Akatsuki aurait sa guerre, Taka sa vengeance.
L'enfilade de couloirs n'en finissait plus ; de temps à autre une ampoule grésillante plongeait le long tunnel métallique dans l'ombre, mais rien ne venait perturber la tranquillité dérangeante du lieu. Ce sous-sol, selon les calculs de Suigetsu, menait directement aux Quartiers Généraux de la racine. Eux étaient les véritables responsables de la chute de Konoha... et ils disaient soutenir l'arbre. Tous des meurtriers, ils avaient décidé du sort de clans entiers... de celui des Uchiha. Ils avaient corrompu nombre de ninjas et conduit la chute du village caché des feuilles ; cette chute entraînerait indubitablement celle du pays du feu, mais ils se disaient fondations. Des fanatiques, persuadés de leur bonne foi. Rien de plus.

Arrivé au-devant d'une épaisse porte métallique, Sasuke activa son sharingan. Assuré que personne n'attendait d'intrusion dans le plus secret des quartiers du village, il exécuta une technique de Katon : le feu du dragon. Il aurait été stupide de tenter de repousser la porte la plus susceptible de se trouver verrouillée. Ce qu'il découvrit à l'intérieur de la pièce, une fois que le métal eut cédé à la chaleur, fit tressaillir Sasuke. Des fioles et bocaux expérimentaux s'alignaient par centaines sur les étagères. Des armes plus ou moins conventionnelles étaient disposées par ordre sur des tables de bois. Tout était rangé et organisé à la perfection, dans un esprit rigoureusement scientifique et militaire. Par réflexe, Sasuke glissa une main dans son dos et s'assura que son katana coulissait bien dans son fourreau. Il ôta ses doigts de l'arme presque à contrecoeur et continua résolument vers la porte qui lui faisait face. Se trouver dans un élément si radicalement différent du sien le troublait légèrement. Dans toutes ses années d'apprentissage et de perfectionnement, jamais il n'avait été confronté aux expériences ninjas de l'armée... Une branche dérivée qu'il aurait préféré ne jamais avoir à côtoyer, si possible.
A l'aide du Sharingan, le jeune Uchiha discerna enfin, derrière la nouvelle porte métallique, le bureau qu'il cherchait. D'une pensée, il fit part à Erina de ses nouvelles découvertes.

Elle avait coupé les liens... Un trouble évident qu'elle n'avait su lui cacher, la tristesse, la culpabilité, puis plus rien. Bon sang qu'avait-elle ? Pourquoi ne le laissait-elle pas lire en elle sa détresse ? Sasuke souhaitait être là pour elle à chaque instant, et elle le préservait sans cesse. Pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé, qu'elle aille bien. Le fait que son frère aîné fût avec Erina rassurait quelque peu Sasuke, mais il n'aurait su garantir qu'il la prévînt également de toute blessure psychologique.
Par trois fois, le jeune Uchiha tenta de rétablir les liens avec l'esprit de son amie. Chacune de ses tentatives connut un échec, et il se résigna. Sans nul doute, elle avait ses raisons, mais il détestait être coupé d'elle.
* Erin... Ma belle je t'en prie... *

Sasuke soupira, tenta vainement de chasser l'image d'Erina de son esprit et concentra à noueau son Sharingan. Le bureau semblait désert, mais à travers la porte métallique, rien n'était moins certain. Selon les plans, il n'était pas sensé intervenir seul ; cela dit rien jusqu'alors ne s'était déroulé selon le plan original, en ce qui concernait sa part du travail, alors autant forcer le sort jusqu'au bout. Tout d'abord il ne souhaitait nullement mettre son amie en danger ; ensuite son frère aîné ne faisait pas partie de l'attaque, et il ne pouvait anticiper ses réactions que subjectivement.
Lorsqu'il tira son katana du fourreau placé dans son dos, la note métallique de la lame résonna dans la salle scientifique de la racine. Un son qu'il avait appris à aimer, durant toutes les heures d'entraînement sous la coupe d'Orochimaru... Un son de mort, un son d'amour ; un son de vengeance.
Le Raiton illumina l'acier, l foudre fendit le métal en un grondement assourdissant. Le jeune Uchiha s'avança dans le sombre bureau où un Ninja l'attendait, campé derrière une bibliothèque pour tromper ses Sharingans affaiblis. La voix de Sasuke était calme, apaisée par la haine destructrice qui pouvait y être décelée.

- Danzô... C'est la fin, tu vas payer.

Une fois Érina et moi arriver , il était deja trop tard . Sasuke tenait son épée sur la gorge de danzo alors que un vingtaines de ninja de la racine les entouraient .

- Sasuke ! Mais quest que tu as fait ! Érina t'avait bien dit de nous attendre non ?!? QUELLE MERDE !!!

Je me deplaca le plus vite que je pue en direction de Sasuke . Je fut positioné dos-a-dos avec lui .

- (chuchotement) Sasuke tue Danzo maintenant j'anticipe toute les attaques .. Dans 3 , 2 , 1 !!!

Erina resta figée. La scène était indescriptible lorsqu'elle pénétra dans la salle, aux côtés de Philio. Sasuke se tenait droit, serrant fermement le col de la tunique de Danzô, son katana plaqué sur la gorge du leader de la racine. Les bocaux au sol déversaient quelque liquide immonde, peu à peu le quartier général s'était transformé en champ de bataille. Derrière la jeune femme, les corps de ninjas inconscients reposaient, baignés de sang sans que leurs blessures fussent incurables. Sasuke et sa clémence légendaire... Orochimaru lui avait tant de fois reproché cette faiblesse qu'elle devenait sa qualité principale. Une marque, un symbole de valeur.
Erina restait là, le souffle court, le regard passant de Danzô à Sasuke, de Sasuke à Philio sans qu'elle sût quoi faire. Pourquoi avait-il agit ainsi ? Elle l'ignorait, mais il lui interdisait d'accéder à son esprit. Erina sonda alors celui de Philio. La même incompréhension, la même détresse que dans le sien.
Il fallait tuer Danzô, c'était inévitable, mais les plans d'Akatsuki étaient modifiés. Si les choses tournaient mal, ils seraient piégés, repérables.

Philio incita Sasuke à frapper, mais lui ne bougea pas. Il braqua son regard de feu dans celui d'Erina, et elle y lut toute sa soif de vengeance. Cet homme était responsable de la mort de sa famille, et probablement de celle d'Erina...
Alors, c'était pour cela qu'il ne le tuait pas. Les yeux toujours plongés dans ceux de son amie, Sasuke lui fit comprendre qu'elle avait vu juste. Elle inspira profondément, sortant de sa torpeur.

- Danzô... Etes-vous, ou non, le meurtrier de mon père ?...

Des paroles simplement stupides, elle en eût conscience en les énonçant... Mais il fallait qu'elle sache, et son adversaire n'était pas en mesure de tergiverser davantage. Philio ne sembla pas comprendre.
Tandis que Danzô se tortillait nerveusement, tentant d'échapper à l'étreinte de Sasuke, celui-ci serra plus fort son katana. Un mince filet de sang coula de la blessure, maculant une fois encore le sol du quartier général.

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